Le texturisme est un dérivé du colorisme (Discrimination fondée sur les variations d’intensité de la couleur de la peau des personnes.) Il entretient l’idée que certains types de cheveux naturels sont plus désirables ou plus beaux que d’autres, en particulier les cheveux bouclés et ondulés. Si on s’appuie sur la classification d’André Walker, les cheveux de type 1 (lisses) sont les plus beaux, et plus on descend (plus on arrive vers un cheveu de type 4, crépu), moins le cheveu est considéré comme esthétique.
D’où ça vient ?
Ce phénomène a débuté dès l’esclavage. Les Occidentaux ont imposé leurs normes de beauté, la peau claire et les cheveux lisses. Les traits africains et les cheveux crépus sont considérés comme dévalorisants. Et même après l’esclavage, les cheveux les plus fins et les plus bouclés, ceux qui se rapprochaient le plus des cheveux européens, étaient considérés comme les plus beaux. Ils étaient requis pour trouver du travail, intégrer les grandes écoles. Aujourd’hui, ce texturisme se traduit par exemple par le “manque de professionnalisme” d’une coiffure.
Ce texturisme se traduit par une méconnaissance du cheveu crépu qui, rappelons-le, même s’il est bouclé, n’a pas forcément des boucles aussi grosses et détendu que d’autres types de cheveux, n’est pas aussi doux ni longs à cause du shrinkage. Les boucles sont parfois si petites qu’on les voit à peine ou alors seulement lorsque le cheveu est mouillé, ce qui est normal. La mise en valeur des cheveux bouclés dépasse le fait de normaliser les boucles puisqu’elles deviennent presque un must, ce qui invisibilise les cheveux crépus.
Le texturisme ne s’attaque pas uniquement à la texture de cheveux, mais également à son épaisseur, sa longueur et sa « douceur ».
Combien de personnes ne peuvent pas sortir si leur twist out ou leur wash and go n’est pas parfait ? Combien de personnes passent littéralement des heures à former leurs boucles ? Si leurs cheveux ne sont pas parfaitement plaqués ? Beaucoup trop, hélas.
Ce problème pousse à passer beaucoup de temps, à forcer ses cheveux à ressembler à ce qu’ils ne sont pas, et toute la frustration face au résultat peut mener finalement à une déception de ses cheveux.
Ne pas montrer les cheveux crépus, c’est comme expliquer, les rendre invisibles. Les sous-représenter, c’est renforcer le fait qu’ils ne sont pas communs, qu’ils valent moins que les autres types de cheveux.
Il devient important, de les normaliser sous tous leurs états. Les cheveux crépus ce sont des cheveux courts, des cheveux longs, des cheveux fins, des cheveux épais, une multitude de textures qui méritent leur visibilité.
Et devine quoi? Ils sont tout aussi beaux que les cheveux ondulés, frisés ou encore lisses.
Ce texturisme est responsable de nombreux traumatismes vécus par des femmes noires, et c’est pour ça qu’il doit prendre fin.